Les incidences de l’austérité à la table de négociation
Selon un article paru dans l’Ottawa Citizen, le directeur parlementaire du budget adjoint estime que les ministères du gouvernement s’apprêtent à supprimer 8 900 autres postes au cours des trois prochaines années. Compte tenu que le gel des opérations reste en vigueur, les gestionnaires fédéraux auront peu de marge de manœuvre pour établir leurs plans.
Qu’est-ce que cela veut dire pour les négociations collectives? Comme Kathryn May du Citizen le souligne :
En période de gel, les ministères doivent absorber toute augmentation salariale et ils ne peuvent pas se tourner vers le Conseil du Trésor pour obtenir des fonds en dédommagement des coûts additionnels des règlements salariaux.
Cela place les syndicats dans la situation peu enviable de devoir négocier une entente susceptible d’entraîner d’autres pertes d’emplois. Les 17 syndicats ont déjà perdu beaucoup de pouvoir de négociation par suite des nouvelles règles de base en matière de négociation collective que le gouvernement a mises en œuvre.
Il n’était pas nécessaire que les choses se déroulent ainsi. Comme l’ACAF l’a fait remarquer dans son récent mémoire au Comité permanent des finances de la Chambre des communes, des modifications à la politique fiscale fondées sur le bon sens permettraient au gouvernement de remplir ses coffres sans recourir à des compressions draconiennes. Et, comme l’ajoute Mme May :
On ne sait pas au juste quelles incidences les compressions du gouvernement jusqu’ici ont sur la qualité et le niveau de quelque 400 programmes et services.
Le directeur parlementaire du budget se querelle avec le gouvernement depuis le budget de 2012 afin d’obtenir des données qui lui permettraient de se faire une idée plus complète de la nature des compressions, mais on a bloqué ses efforts dans ce sens. Le DBP a récemment constaté que le rendement des programmes du gouvernement, qu’ils fonctionnent comme prévu ou non, ont peu d’incidence sur les décisions du gouvernement relatives à ce qui doit faire l’objet de compressions.
Au moment où nous nous apprêtons à amorcer la prochaine ronde de négociations, l’ACAF a pris l’engagement d’obtenir la meilleure entente possible pour la communauté FI. Nous utilisons tous les moyens à notre disposition – recommandations de politiques, discussions ministérielles et outils de négociation conventionnels – pour faire en sorte que les conditions soient en place pour vous permettre de fournir aux Canadiens et aux Canadiennes les services de qualité qu’ils méritent et qu’ils s’attendent à obtenir. Malheureusement, les dés sont de plus en plus pipés contre nous.
Aujourd’hui plus que jamais, la communauté FI doit se serrer les coudes et faire preuve de solidarité les uns envers les autres au travail et à la table de négociation. N’ayez crainte, notre détermination reste inébranlée parce que nous savons que le travail que fous exécutez est important pour les Canadiens et les Canadiennes. Par conséquent, vous méritez un traitement équitable.