Bien que des mesures de protection des consommateurs s’imposent, elles ne règlent pas les vrais défis qui se posent pour les Canadiens et les Canadiennes. Ces défis sont : une érosion de la classe moyenne, une perte de 81 milliards de dollars de recettes fiscales du fait du recours à des paradis fiscaux et une fonction publique blâmée à tort pour la situation financière de notre pays.

Le discours du Trône voudrait nous faire croire que le gouvernement met l’accent sur la création d’emplois et le rétablissement de notre économie. Mais, comment cela est-il possible quand l’outil le plus puissant pour soutenir l’économie est la croissance de la classe moyenne? Le discours du Trône ne contient aucune stratégie de soutien de cette croissance.

Des données de sources fiables, incluant une présentation du Ministère des Finances Canada, intitulée The Economic and Financial Situation of the Canadian Middle Class, révèlent que les revenus de la classe moyenne stagnent, entraînant des disparités croissantes qui nuisent à notre société et à notre économie. Des données de sources fiables comme Statistique Canada révèlent que les revenus de la classe moyenne stagnent, entraînant des disparités croissantes qui nuisent à notre société et à notre économie. Le revenu moyen de la classe moyenne au Canada a augmenté d’à peine 7 % depuis 1976, ce qui correspond à un faible taux annuel de croissance des salaires de 0,2 % au cours des 37 dernières années, compte tenu de l’inflation. Depuis quatre ans, ce triste taux de croissance est, de fait, tombé en-dessous de celui de l’inflation.

L’écart entre les « nantis » et les « démunis » continue de s’élargir, et le niveau de vie du Canadien moyen et de la Canadienne moyenne dégringole. Si la classe moyenne continue à sombrer dans l’obscurité, il en est de même de notre économie. Le gouvernement doit mettre l’accent sur la création d’emplois valables et durables.

L’austérité ne fonctionne pas. Les économies résultant de mesures de compression des coûts sont dérisoires par rapport aux 81 milliards de dollars perdus chaque année. Oui, 81 milliards de dollars par année en recettes fiscales sont perdus à cause des stratagèmes d’évitement fiscal des multinationales. Voilà une somme qu’il vaut la peine de tenter de recouvrer. Elle pourrait grandement contribuer tant à équilibrer le budget qu’à offrir des services dont les Canadiens et les Canadiennes ont besoin. Où est le plan visant à recouvrer ces 81 milliards de dollars? Ces sociétés exploitent au Canada; elles utilisent les systèmes d’infrastructures, les routes, les ponts, les voies maritimes, les programmes de formation des employés et les programmes sociaux de notre pays, mais elles ne paient pas leur juste part d’impôts. On s’attend à ce que les Canadiens et les Canadiennes qui travaillent d’arrache-pied respectent les règles du jeu et paient leur juste part d’impôts, mais il faudrait en attendre tout autant des multinationales.

On blâme à tort les fonctionnaires pour les problèmes économiques qui se posent pour notre pays, alors que ces problèmes sont vraiment attribuables à l’effondrement financier de 2008. Cet effondrement a été occasionné par certaines des personnes mêmes qui bénéficient le plus d’échappatoires fiscaux favorables.

Il existe une solution très facile aux problèmes qui se posent pour nous comme pays. Il ne s’agit pas d’augmenter les impôts ni de blâmer ceux et celles qui fournissent des services publics, ni même de réduire les services aux Canadiens et aux Canadiennes. Il suffirait de recouvrer ce qui revient de droit au pays. Mettez fin aux stratagèmes d’évitement fiscal et faites en sorte que tout le monde — y compris les multinationales — paie sa juste part d’impôts, et vous aurez trouvé une solution de 81 milliards de dollars. Avec ces recettes fiscales, vous pourrez réduire la dette nationale, accroître les services, mieux protéger vos citoyens et citoyennes grâce à une surveillance raisonnable et préparer un avenir plus prospère pour nos enfants.

 

10/16/2013