Il y a un an cette semaine, je m’apprêtais à rédiger ma réflexion annuelle sur le jour du Souvenir, le cœur gros, encore bouleversé par les événements tragiques survenus à Ottawa et à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il n’était pas difficile de ressentir l’émotion d’une journée consacrée au souvenir de ceux et celles qui ont sacrifié leur vie au service de leur pays si peu de temps après une période aussi troublante.
Cette année, toutefois, ce qui me frappe, c’est combien le ton du débat a changé. Nous sortons tout juste d’une longue et controversée campagne électorale au cours de laquelle la rhétorique de la guerre a été cooptée par le discours public – on avait établi des centres de crise; des circonscriptions étaient de véritables champs de bataille; et, en bout de ligne, on a couronné un vainqueur.
Ainsi, pendant que notre pays tente de guérir les blessures politiques des derniers mois et des dernières années, il me semble que le moment ne saurait être plus propice pour tenter de rétablir le véritable sens de ces mots en mémoire de ceux et celles qui ont vraiment combattu pour notre liberté et qui ont perdu la vie dans des conditions souvent infernales.
Nous avons le bonheur de vivre dans un pays où nous pouvons appliquer le langage de la guerre à nos élections parce que très peu d’entre nous ont vraiment connu l’expérience de la guerre. Nous devons une dette de gratitude à ceux et celles qui nous ont précédés et qui nous ont garanti la liberté d’élever la voix pour des causes qui nous tiennent à cœur et de voter en paix.
À titre de fonctionnaires et d’employés de NAV Canada, nous avons la chance d’avoir congé pour observer le jour du Souvenir. Je vous encourage tous et toutes à vous rendre au cénotaphe de votre localité ou à votre lieu de rassemblement communautaire pour assister aux cérémonies demain.
Nous nous souviendrons d’eux.
Milt Isaacs, CPA, CMA, CPFA
Président, Association canadienne des agents financiers