Le point sur les prochaines étapes concernant les modalités de travail et conférence de presse des agents négociateurs
La semaine passée, le président de l’ACFO-ACAF, Dany Richard, a publié une ferme déclaration s’opposant catégoriquement à l’obligation de trois jours de présence au bureau annoncée par le Conseil du Trésor le 1er mai. Vous pouvez lire l’intégralité de cette déclaration ici.
Depuis lors, nous avons pris d’autres mesures en réaction à l’annonce du SCT, à l’absence de plan ou de preuves justifiant sa décision, et à son approche malhonnête en matière de consultations, qui nous a fait perdre confiance dans la possibilité qu’il ait des discussions sérieuses avec les agents négociateurs.
Conférence de presse conjointe de l’AFPC, de l’IPFPC, de l’ACEP et de l’ACFO-ACAF
Ce matin, à 11 h 30 HE, les quatre principaux agents négociateurs concernés par les nouvelles modalités de travail annoncées, représentant près de 275 000 membres, ont tenu une conférence de presse conjointe pour exprimer leur opposition à la mise en œuvre de l’obligation imposée par l’employeur.
Vous pouvez regarder l’enregistrement de la conférence de presse conjointe ici (s’ouvre dans un nouvel onglet).
Notre message peut se résumer comme suit :
1. Des années de mauvais traitements infligés aux fonctionnaires et aux agents négociateurs
En plus de forcer les employés à retourner au bureau sans que leur présence soit volontaire et sans nous avoir consultés malgré les ententes formelles mises en place, le gouvernement fédéral :
- ne les a pas payés adéquatement pendant des années à cause du système Phénix;
- a fourni une assurance maladie inadéquate et n’a pas remboursé à temps les frais médicaux coûteux par l’intermédiaire de la Canada Vie;
- a forcé les employés à retourner dans des immeubles de bureaux tombant en ruine, sans eau potable, infestés de parasites et présentant d’innombrables autres problèmes pour la santé et la sécurité;
- a renforcé son plan de réduction de 50 % de son empreinte environnementale sans aucune indication de la manière d’aménager les espaces de travail déjà surchargés.
Le gouvernement a montré son incapacité totale à fournir ne serait-ce que le strict minimum aux centaines de milliers de personnes qui travaillent fort et qui fournissent quotidiennement des services publics à la population canadienne. Dans ces conditions, il est extrêmement difficile d’attirer les éléments les meilleurs et les plus brillants dans la fonction publique fédérale et d’offrir aux contribuables le meilleur rapport qualité-prix.
Enfin, le fait de ne pas avoir consulté les agents négociateurs au sujet de la modification apportée à l’obligation de présence au bureau s’inscrit dans la continuité de l’absence de consultation, comme ce fut le cas pour la première décision de retour au bureau en 2022 et pour la politique de vaccination en 2021 (plus de renseignements à ce sujet dans la déclaration précédente de Dany Richard).
L’actuelle décision du gouvernement est la goutte d’eau qui fait déborder le vase à la suite de plusieurs années de manque de respect à l’égard des fonctionnaires et des agents négociateurs.
2. Le gaspillage de l’argent des contribuables et les conséquences pour tous les Canadiens
Sans aucune preuve de l’employeur pour justifier l’effet de sa décision sur la productivité ou la collaboration, les témoignages authentiques des membres et de l’employeur montrent que ce plan constitue une mauvaise utilisation et un gaspillage flagrant de l’argent des contribuables.
Nous avons entendu d’innombrables récits de membres de la communauté CT qui ont raconté qu’ils se sont présentés au bureau seulement pour :
- s’asseoir à un poste de travail non attribué en l’absence de leurs collègues;
- contribuer à une perte de productivité en raison de l’absence d’équipement approprié ou d’aménagements nécessaires;
- souffrir de mauvaises conditions de travail;
- assister toute la journée à des réunions sur Teams.
Cette situation est particulièrement évidente pour les employés travaillant dans les régions et relevant de la RCN, qui se trouvent dans une province complètement différente de celle de leurs collègues, ce qui ne donne aucune raison à leur présence au bureau.
Nous comprenons et respectons totalement la valeur de la présence au bureau, mais uniquement lorsqu’elle est volontaire. Les preuves fournies par le gouvernement lui-même montrent que 90 % des ministères ont opté pour deux jours de présence au bureau au lieu de trois lorsqu’ils en ont eu le choix; il est donc clair que la journée de travail supplémentaire ne présentait pas d’intérêt.
À la suite d’un scandale comme celui d’ArriveCAN et en raison de l’importance d’investir dans les fonctionnaires, nous ne pouvons pas, en tant que syndicat représentant les gestionnaires des deniers publics, rester les bras croisés sans sonner l’alarme et signaler que le temps de la majorité des milliers de fonctionnaires est mal géré et l’argent des contribuables gaspillé.
3. Mesures prises en opposition à l’obligation imposée
Nous avons également présenté les mesures que nous avons prises jusqu’à présent :
- Hier, une lettre a été envoyée à la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, avec copie au Premier ministre Justin Trudeau, ainsi qu’une lettre à Jagmeet Singh soulignant la perte de confiance entre les syndicats et l’employeur.
- Les quatre syndicats, conjointement avec d’autres agents négociateurs du Conseil national mixte (CNM) concernés, ont déposé des griefs de principe concernant la rupture de leurs lettres d’entente respectives sur le télétravail.
- Nous avons également déposer une plainte pour pratique déloyale de travail étant donné que l’employeur n’a pas consulté les agents négociateurs de manière significative.
- Des milliers de lettres ont été envoyées par des fonctionnaires à la ministre Anand, au premier ministre Trudeau et à leurs députés respectifs pour demander que l’obligation imposée soit annulée.
- Au cours des semaines et des mois à venir, les agents négociateurs et les fonctionnaires prendront d’autres mesures pour manifester leur opposition.
Prochaines étapes et moyens d’action
Afin d’envoyer un message clair à l’employeur lui signifiant que le manque de respect dont il fait preuve ne sera pas toléré, la communauté CT doit agir.
Voici ce que vous pouvez faire :
- Envoyez une lettre à la ministre Anand, au premier ministre Trudeau et à votre député -e pour leur demander d’annuler la décision du gouvernement. Pour ce faire, vous pouvez utiliser notre lettre prérédigée que vous trouverez en cliquant sur un bouton sur la plateforme Action Network (s’ouvre dans un nouvel onglet).
- Remplissez notre formulaire de dépôt de grief concernant la violation de l’entente de télétravail (plus d’informations suivront à ce sujet).
- Soyez à l’affût des futures activités organisées par l’ACFO-ACAF en collaboration avec d’autres agents négociateurs, étant donné que nous nous renseignons sur la faisabilité et la légalité d’éventuelles manifestations.
Faisons front commun contre l’érosion de la confiance et du respect de l’employeur dans la fonction publique. Joignez-vous à nous pour agir et faire annuler l’obligation qui nous est imposée, pour protéger nos droits et garantir la dignité de chaque fonctionnaire. Ensemble, nous pouvons nous faire entendre et exiger une consultation sérieuse ainsi que le traitement équitable que nous méritons.