Le rapport du DPB confirme les constatations de l'ACAF
Collègues FI,
Le bureau du directeur parlementaire du budget (DPB) vient de publier un rapport visant à expliquer l’augmentation de 7,8 G$ des salaires dans la fonction publique de 2001 à 2012. Le rapport du DPB conclut objectivement, chiffres à l’appui, que l’augmentation du coût de la main-d’œuvre dans la dernière décennie est presque entièrement attribuable à l’embauche de nouveaux employés et à la hausse des salaires liée à l’inflation, et non à une « professionnalisation » de la fonction publique ou à des augmentations négociées collectivement dépassant l’inflation.
Que devons-nous comprendre de ce rapport? Que les Canadiens et Canadiennes qui composent la fonction publique ne sont pas à blâmer pour les malheurs économiques de notre pays. En outre, un investissement constant dans notre fonction publique est une étape importante vers une solution.
Nous les fonctionnaires avons été énormément blâmés pour les difficultés économiques de notre pays. Le vrai problème vient de la crise économique de 2008, non de nos salaires et de nos avantages.
L’actuelle récession a été provoquée par une absence monumentale de vision et de responsabilité économiques qui ont mené inévitablement à un effondrement financier dont nous avons encore peine à nous remettre. Il est impossible de se relever complètement de la chute sans précédent de l’investissement des sociétés et des revenus correspondants des gouvernements tant que la confiance n’est pas restaurée dans notre cadre de gestion financière.
Une récente étude menée par le Hay Group pour l’ACAF confirme qu’il existe un écart croissant et important entre la communauté FI et nos homologues financiers professionnels des secteurs privé et sans but lucratif. Des augmentations de salaire liées à l’inflation ne corrigeront jamais cette tendance. Le groupe de gestion financière doit recruter les talents dont nous avons besoin pour relever les défis actuels du gouvernement.
Nous savons que nos fonctions et nos rôles ont subi pendant cette période une transformation qui exige une expertise et des compétences financières davantage spécialisées. Plus particulièrement, nos patrons s’attendent maintenant de nous que nous fournissions de l’information sur le rendement financier, une gestion saine du risque, une gérance rigoureuse et des normes de contrôle appropriées.
Malgré des exigences plus élevées en matière de titres comptables professionnels et de spécialisations financières afin de répondre aux besoins de transparence et de responsabilité, les conditions d’emploi n’ont pas suivi. Nous les FI, nous menons et participons aux efforts afin de rendre disponibles des cadres financiers, des politiques financières et une gérance financière appropriées pour veiller au bon ordre des finances publiques. Il vaut la peine d’y investir.
À l’échelle mondiale, il y a un mouvement croissant pour un gouvernement ouvert et responsable. Si nous espérons continuer d’attirer des investissements internationaux, nous devons continuer de travailler afin de former et de recruter les meilleurs et les plus brillants afin de constituer l’équipe de gestion financière du Canada. Il faudra pour cela continuer d’embaucher et de rémunérer en fonction de la juste valeur du travail que nous exerçons.
Le rapport du DPB démontre que le gouvernement a grandi en taille. Ceci est également vrai de notre communauté. Dans la foulée du scandale des commandites et de la crise financière de 2008, le public a légitimement exigé une plus grande responsabilité financière. En conséquence, il s’est produit une croissance importante et nécessaire de nos rangs.
Notre gouvernement actuel est entré au pouvoir en promettant de renforcer le régime de responsabilité du pays. Il a réalisé cet engagement louable en partie en investissant dans la communauté FI. Bien que nos rangs aient presque doublé depuis 2005 afin de répondre aux exigences réglementaires croissantes, la vraie valeur de notre travail n’a pas encore été reconnue.
Le gouvernement a appuyé ses intentions en haussant le profil professionnel de notre communauté. À la lumière d’une nouvelle vague de scandales dans les dépenses publiques, ce n’est pas le moment de réduire la capacité de ce qui a été construit. Surtout quand nous tentons d’obtenir des investissements internationaux et de recruter des partenaires commerciaux, il est impératif que le Canada garde sa réputation de leader mondial en gestion financière.
De nombreux défis demeurent. La communauté de la fonction publique n’en est pas où elle devrait pour se conformer aux lois de l’actuel gouvernement. Nous devançons nombre de nos partenaires de l’Union européenne, mais cela ne suffit tout simplement pas.
Le fait demeure que la plupart des travailleurs en arrachent pour maintenir leur niveau de vie. Bien qu’en moyenne les Canadiens suivent tout juste l’inflation depuis dix ans — quand ils ne reculent pas –, la plupart des employés non syndiqués n’y arrivent pas. Ceci a créé un « écart de productivité » alarmant entre la valeur que les Canadiens créent et leur rémunération. Ne nous y trompons pas, notre économie a fait des gains, mais ceux-ci ne se rendent tout simplement pas aux travailleurs.
Ce rapport constitue une nouvelle preuve à l’appui de notre détermination comme groupe de continuer à travailler pour un plus grand ressourcement de la communauté FI, afin de mieux favoriser la transparence et la responsabilité du gouvernement. Notre travail constant pour veiller au bon ordre des finances publiques du Canada n’exige pas moins.
Milt Isaacs, CMA, CPFA
Président, Association canadienne des agents financiers
11/10/2013