NAV CANADA Nouvelles présente un article sur le président de l'ACAF
Profils des agents de négociation
Dans ce numéro, nous poursuivons notre série de profils des agents de négociation, avec Milt Isaacs, président de l’Association canadienne des agents financiers (ACAF), le syndicat qui représente les employés de NAV CANADA actifs dans le domaine de la gestion des finances.
Veuillez nous donner un aperçu des effectifs de l’ACAF?
Nous comptons environ 3 800 membres au Canada dont l’âge moyen est de 39 ans et dont 57 % sont des femmes. Auparavant, environ 80 % de nos membres se trouvaient à Ottawa, mais aujourd’hui ce pourcentage est approximativement de 60 % en raison d’une augmentation du nombre d’agents financiers affectés à la gestion des programmes dans les régions.
À NAV CANADA, il n’a qu’une vingtaine d’employés membres de l’ACAF. Négociez-vous une entente distincte pour ce groupe?
Oui, nous négocions une entente distincte pour les membres de NAV CANADA et une autre entente pour les agents financiers de l’ensemble des ministères fédéraux.
Qui assure la liaison entre l’effectif de NAV CANADA et l’ACAF?
Dan Larose, notre directeur exécutif, et Scott Chamberlain, un de nos conseillers en relations de travail, qui est également avocat, siègent au Conseil mixte de NAV CANADA, et me tiennent périodiquement au courant. Présents à NAV CANADA avant mon arrivée à la présidence, en 2005, ils assurent cette liaison. À des fins de continuité et étant donné les bons rapports de travail instaurés avec NAV CANADA, nous avons décidé de ne rien changer.
En quoi les membres de NAV CANADA se distinguent-ils du restant de vos effectifs?
Sur le plan de la négociation collective, ils ont des intérêts similaires relativement aux salaires, aux possibilités d’avancement et de perfectionnement professionnels, aux conditions de travail et aspirent à être traités équitablement et respectés par rapport à leur travail.
Que fait au juste un agent financier?
Les agents financiers s’occupent entre autres des contrôles internes, de l’élaboration des politiques financières, du développement et de la mise en œuvre de systèmes financiers, de la gestion des liquidités et des budgets, de l’analyse financière et de la gestion stratégique des finances.
Vu l’importance accrue de la reddition de comptes au sein des organisations, le rôle de l’agent financier a-t-il changé?
Tout à fait. De nos jours, plusieurs systèmes informatiques clés, tels SAP et Oracle, ont des modules centraux de gestion financière. L’intégration accrue des processus fonctionnels oblige les agents financiers à connaître tous ces systèmes. Dans le cas de l’Ingénierie, par exemple, les agents financiers doivent savoir combien de temps il faut pour dresser un devis technique, qui doit l’examiner, combien de temps il faudra pour l’approuver, etc. – afin de savoir quand libérer les fonds. La gestion des finances ne se réduit pas à comptabiliser la sortie d’argent. Étant donné toute l’information à leur disposition, les agents financiers peuvent remettre en question les prévisions des gestionnaires et leurs organisations s’en trouvent d’autant plus fortes.
Quels sont les buts et objectifs de l’ACAF?
Nous nous occupons avant tout de négociation collective et nous employons à créer un environnement concurrentiel qui fera que les meilleurs candidats voudront travailler pour l’employeur.
Si, au départ, il y a la question des salaires, nous nous percevons comme un agent de changement. Si nos gens se trouvent dans un milieu où les pratiques de gestion ou les politiques laissent à désirer, nous faisons valoir les intérêts de nos membres pour changer cet environnement.
Comment vous y prenez-vous? Donnez-nous un exemple.
Étant donné notre petit effectif, nous ne sommes pas toujours présents aux réunions où nous devrions l’être. Il y a environ un an, nous avons instauré un programme de représentants ministériels. Nous formons les agents financiers qui souhaitent devenir représentants ministériels. Un de nos conseillers en relations de travail assiste aux réunions afin de leur assurer un encadrement initial jusqu’à ce qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. Ce programme nous permet de mieux connaître l’environnement dans lequel évoluent nos membres.
Comment en êtes-vous venus à présider l’ACAF?
J’ai été longtemps membre de l’ACAF quand je travaillais pour la fonction publique, mais j’ai commencé à m’investir plus réellement quand le président m’a invité à participer à la négociation collective. Cette expérience m’a donné envie de participer à l’orientation future de l’organisation. J’ai été vice-président des Communications pendant quatre ans avant d’être élu à la présidence en 2005 pour un mandat de trois ans et cette année j’ai été réélu pour un autre mandat.
Quelles étaient vos priorités par rapport à l’orientation future de l’organisation?
Une priorité qui m’a pris au dépourvu remonte au premier jour de mon arrivée à la présidence, en 2005. J’ai reçu un appel de notre conseiller politique m’informant que le gouvernement ontarien avait décidé de mettre fin au Fonds d’investissement des travailleurs (FIT), qui représente près de 50 % de nos revenus.
Nous exerçons des pressions auprès du gouvernement ontarien depuis ce jour, et avons obtenu d’abord qu’il reporte cette décision jusqu’en 2008, décision qui vient d’être reportée à 2012. La détérioration de la situation économique ontarienne fait dire à plusieurs que nous devons maintenir ce Fond.
La question du FIT a entraîné une autre priorité qui m’occupe passablement, soit l’établissement de coalitions avec les organismes aux vues similaires et les autres syndicats concernés par la question des FIT au Canada. Notre syndicat a réussi à bâtir une coalition de 300 000 membres dont il est aussi le porte-parole – pas mal je dirais pour un petit syndicat de 3 800 membres!
Nous avons également formé des coalitions avec les universités ainsi qu’avec divers organismes comptables, notamment avec la Certified International Financial Professional Association, ce qui nous donne une voix au chapitre pour les questions comme l’accréditation professionnelle qui préoccupent nos membres.
En ce qui a trait à l’Association, quels changements avez-vous apportés?
Je souhaitais consolider notre expertise interne sans hausser nos coûts. Nous dépensions en moyenne 100 000 $ en frais juridiques au cours des négociations. Nous avons donc décidé d’améliorer notre expertise en relations de travail. Nous comptons aujourd’hui quatre conseillers en relations de travail, dont trois avocats et un sociologue.
Nous en avons fait autant pour les communications. Au lieu de continuer à faire affaire avec des firmes de communications, où le manque de continuité nuisait à notre efficacité, nous avons embauché un agent de communications qui, sans qu’il nous en coûte davantage, nous a permis de moderniser notre site Web, de mieux faire connaître notre image de marque et de diffuser divers articles intitulés Checks and Balances.
Nous avons également instauré un système de vote électronique qui permet à nos membres de voter depuis leur poste de travail.
Nous accordons aussi davantage d’importance au bilinguisme dans nos pratiques d’embauche et assurons à nos membres nos services administratifs, d’accueil et de relations de travail dans les deux langues officielles.
En ce qui concerne les priorités de vos membres, assistez-vous à l’émergence de nouvelles tendances?
La qualité de vie, y compris l’assouplissement des possibilités de congés, sont de nouvelles priorités surtout pour nos plus jeunes membres.
Nous sommes encore au tout début des départs à la retraite, qui iront en s’accentuant, et il faudra recruter. Malgré le ralentissement économique, le taux de chômage, aujourd’hui de six %, demeure encore assez faible. Que la situation économique se détériore ou non davantage dans un avenir rapproché, les employeurs devront se livrer une concurrence pour embaucher nos membres.
Notre syndicat n’aime pas voir l’employeur aux prises avec des difficultés, privilégie une approche préventive, l’incite à améliorer ses conditions de travail afin d’attirer les meilleurs candidats. Nous lui conseillons de s’entourer d’agents financiers qualifiés, de les utiliser au meilleur de leurs capacités et de leur offrir un environnement de travail favorable, et ces derniers sauront trouver les solutions voulues.