Comme il a été annoncé il y a deux semaines, le gouvernement veut mettre en œuvre unilatéralement un important changement à la façon dont nous sommes payés. L’employeur a avisé qu’à compter du 14 janvier 2014, il implantera un régime de « paye en arrérages » en vertu duquel nous serons payés deux semaines en retard.

Les fonctionnaires ne seraient plus payés en temps réel. Ils seraient plutôt payés pour les deux semaines de travail précédentes. À leur départ de la fonction publique, on leur paierait les deux dernières semaines qui seraient dues. Pour ponctuer ce changement, il semble que l’employeur « recouvrerait » deux semaines de paye des fonctionnaires au moyen d’une retenue de 4 % sur les payes en 2014.

Ce stratagème constitue un impôt non légiféré pour les fonctionnaires, imposé sans justification adéquate ou raison valable, compte tenu du fardeau administratif et des difficultés financières que cela occasionnera pour 250 000 familles canadiennes.

En notre qualité de FI, il est facile de se rendre compte que ce jeu des gobelets comptable a pour objet de créer une réduction du déficit fictive à des fins politiques. Le report de 4 % du bordereau de paye annuel de 30 milliards de dollars de la fonction publique fédérale sera comptabilisé comme une réduction de dépenses de 1,2 milliard de dollars en 2014. Il va sans dire que la responsabilité de payer des professionnels laborieux pour le travail exécuté en 2014 ne sera que reportée jusqu’à leur départ de la fonction publique.

L’ACAF n’a pas été consultée sur ce projet de modification à l’administration de la paye au cours de son élaboration. On nous a avisés que l’employeur entend rencontrer les agents négociateurs en juin et juillet, mais aucune date précise ne nous a encore été communiquée.

Ensemble, nous dénoncerons cette tentative manifeste de faire encore une fois porter à nos familles le fardeau financier d’un programme politique.

 

Milt Isaacs, CMA, CPFA
Président, Association canadienne des agents financiers

Article Date: 2013-06-21