Le rapport de la vérificatrice générale – Un défi pour notre profession
La vérificatrice générale a rendu public son Rapport sur le Commissariat à la vie privée du Canada le 30 septembre. Ce rapport fait suite à un barrage de comptes rendus négatifs dans les médias au sujet d’écarts de conduite dans la fonction publique, notamment le scandale concernant la commandite et la publicité de Groupaction, l’abus de fonds réservés à l’accueil et les allégations de pots-de-vin et de conflits d’intérêts.
Dans la plupart de ces cas, on a passé outre aux vérifications et balances exigées en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques. Ces genres d’abus systémiques influent sur la réputation des gestionnaires financiers. À titre de professionnels, ces défaillances dans les contrôles sont extrêmement démoralisantes.
Le Rapport de la vérificatrice générale sur le Commissariat à la vie privée du Canada peut être consulté à www.oag-bvg.gc.ca/domino/rapports.nsf/html/20030930cf.html. Nous encourageons nos membres à en prendre connaissance. En notre qualité de professionnels de la gestion financière, il nous incombe de bien agir et de signaler les actes fautifs. Si vous vous trouvez dans des circonstances qui s’en rapprochent, même de loin, veuillez en aviser l’Association sur-le-champ.
Notre point de vue reste le même
Les constatations du rapport n’ont rien de choquant ni vraiment d’étonnant. Il y est question de comportements et d’incidents que nous avons tous pu voir s’infiltrer dans la fonction publique au fil des ans, dans de nombreux endroits. Nous pouvons comprendre pourquoi les employés du Commissariat à la vie privée du Canada ont jugé que la dénonciation de cet état de choses constituait une perte de temps, car aucune suite n’y serait donnée et seuls leurs carrières et leur gagne-pain seraient compromis.
Plus particulièrement, les sections du rapport portant sur la classification n’ont absolument rien de surprenant. De plus, les comportements qui y sont constatés ne sont carrément pas des incidents isolés. Nous avons constaté que des postes ont sciemment été mal classifiés en fonction de circonstances particulières, sans égard pour l’intégrité de la fonction financière. Nous avons vu la baisse constante des exigences relatives aux études pour les postes financiers. Il semble que le système de classification ne repose plus sur des normes et des principes.
À la suite du rapport de la VG l’année dernière, le 3 décembre 2002, nous avons publié un communiqué de presse intitulé « Les gestionnaires financiers accueillent avec satisfaction le rapport de la vérificatrice générale » qui peut être consulté sur le site Web de l’AGFFP à www.apsfa agffp.com/news/pressag f.html. Toutefois, nous estimons que, compte tenu de la situation actuelle, il ne serait pas constructif de souligner publiquement les préoccupations que nous entretenons depuis longtemps sur l’état de la fonction de la gestion financière et l’absence de leadership de la part du Contrôleur général. Cela ne contribuerait qu’à discréditer davantage la fonction publique.
L’avenir
Par suite du rapport de la VG, l’Association et ses membres, collectivement et individuellement, doivent plus que jamais relever le défi de mettre de l’avant de nouvelles idées. Nous devons nous doter de solutions à ces problèmes persistants.
De fait, les circonstances actuelles offrent à notre Association une occasion unique de régler certaines des situations qu’elle dénonce depuis longtemps. La gestion financière n’a jamais encore été mise autant en lumière. Nous ne devons donc pas rater l’occasion d’insister pour des changements et le mieux-être de notre profession.
L’AGFFP élabore actuellement un énoncé de politique qui exposera quelques-unes des mesures qui contribueraient pour beaucoup à rétablir l’intégrité du système de gestion financière. Le fait que la question des actes fautifs se retrouve aujourd’hui au calendrier des activités, à peine quelques mois avant l’assermentation d’un nouveau Premier ministre, joue aussi en notre faveur. Souvent, seul un changement d’administration peut amener dans sa foulée une réforme fondamentale des structures de l’État.
La démarche que nous adopterons à l’égard du Conseil du Trésor sera de le persuader de reconnaître notre valeur pour les objectifs globaux du gouvernement, de nous permettre d’être des associés dans le processus de prise de décisions des ministères et de nous donner les moyens de faire notre travail dans un climat de respect et sans crainte de représailles, de sorte que des situations comme celle qui s’est produite au Commissariat à la vie privée ne se reproduisent pas. Nous insisterons pour faire apporter des changements aux structures d’information comptable à l’échelle de la fonction publique. Nous sommes convaincus que le moment est propice pour mettre ces changements de l’avant. Et nous accueillerions volontiers tout commentaire ou toute suggestion que vous pourriez avoir.