Trop c’est trop : l’ACFO-ACAF s’oppose fermement à l’obligation de travailler trois jours par semaine au bureau
Chers collègues,
Comme vous l’avez peut-être vu, un article paru dans le journal Le Droit (s’ouvre dans un nouvel onglet) lundi a révélé que la politique gouvernementale obligeant les employés de la fonction publique fédérale centrale à se présenter sur leur lieu de travail deux jours par semaine au minimum sera modifiée de telle sorte que ce minimum passera à trois jours par semaine.
Au cours d’une réunion qui s’est tenue aujourd’hui entre les agents négociateurs fédéraux et des représentants du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines (BDPRH), ces derniers ont confirmé que l’obligation de travailler trois jours par semaine au bureau sera mise en œuvre par les administrateurs généraux d’ici le 9 septembre 2024. Ils ont également indiqué qu’ils allaient de l’avant en ce qui concerne le plan visant à réduire de 50 % l’empreinte écologique du gouvernement.
Je tiens à préciser qu’à aucun moment le Conseil du Trésor n’a consulté les agents négociateurs fédéraux au sujet de ce plan et que nous nous opposons catégoriquement à toute mesure imposant une exigence minimale de présence sur le lieu de travail.
Je suis président de l’ACFO-ACAF depuis 2016 et j’ai toujours été fier de la relation professionnelle et cordiale que nous entretenons avec l’employeur — mais je n’ai jamais vu un tel manque de respect et un tel mépris pour les fonctionnaires, leur bien-être et les principes fondamentaux de relations de travail efficaces.
Le temps de la cordialité est donc révolu.
Ce que nous faisons
À l’ACFO-ACAF, nous défendons fermement le travail à distance et le rôle qu’il joue dans la conciliation travail-vie personnelle et dans la productivité de nos membres. Nous préconisons également une présence volontaire au bureau plutôt que des contraintes horaires arbitraires, et nous sommes convaincus que l’accent doit être mis sur la qualité et l’impact du travail, plutôt que sur la simple présence physique au travail. Nous sommes aussi extrêmement préoccupés par l’intention du gouvernement de continuer à réduire son empreinte écologique tout en augmentant la présence en personne, alors que l’empreinte actuelle ne peut même pas être gérée convenablement.
En nous tenant dans l’ignorance, l’employeur a manqué à son obligation légale, en vertu de la section 3 (s’ouvre dans un nouvel onglet) de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral, de consulter les agents négociateurs sur les questions liées au milieu de travail qui touchent nos membres.
En outre, à l’issue des négociations de la convention collective de 2022, nous avons signé de bonne foi, avec le Conseil du Trésor, une lettre d’entente (s’ouvre dans un nouvel onglet, seulement disponible en anglais) portant sur les modalités de travail hybride. Cette entente a été conclue dans l’intention de favoriser une relation de collaboration avec l’employeur en ce qui concerne le travail hybride.
Le fait que l’employeur n’ait pas respecté ces deux obligations et le manque d’ouverture dont il a fait preuve en retenant de l’information sur les modifications prévues à sa politique en matière de travail hybride sont non seulement décevants, mais totalement inacceptables. C’est pourquoi l’ACFO-ACAF prendra rapidement les mesures suivantes :
- Dépôt d’un grief de principe concernant la lettre d’entente et l’absence de consultations;
- Dépôt d’une plainte pour pratique déloyale de travail en raison du non-respect de la section 3 de la Loi;
- Rédaction d’une lettre conjointe au nom de tous les agents négociateurs du Conseil national mixte (CNM) à l’intention de la ministre Anand et du premier ministre Trudeau pour exprimer notre indignation et souligner l’insuffisance de la réponse du SCT à nos préoccupations; et
- Collaboration avec nos collègues agents négociateurs du CNM pour une campagne conjointe visant à faire échec à la décision du gouvernement et à mettre fin au manque de respect à l’égard des agents négociateurs et des fonctionnaires.
Nous ne manquerons pas de vous faire part de l’évolution de la situation ou des autres activités que nous pourrions entreprendre dès que nous aurons plus d’information.
Ce que vous pouvez faire
En tant que groupe de près de 7 000 professionnels très compétents et dignes de confiance, la communauté CT détient un pouvoir collectif solide, et notre professionnalisme ne doit pas être considéré comme un signe de faiblesse. Ensemble, nous pouvons envoyer un message clair à la ministre Anand et au premier ministre Trudeau concernant notre mécontentement à l’égard du plan imposé et de l’absence totale de consultation.
Il est certain que nous vous ferons savoir comment vous pouvez participer à toute campagne publique que nous mènerons. Entre-temps, nous vous encourageons à utiliser votre voix et à vous joindre aux milliers de fonctionnaires qui ont déjà agi en contactant leur député et la ministre Anand. Nous préparerons un modèle de lettre à envoyer et le partagerons avec vous sous peu.
Pendant que ces différentes formes d’action sont en cours, nous vous demandons de vous abstenir de contacter les relations de travail de l’ACFO-ACAF à ce sujet jusqu’à ce que d’autres renseignements soient communiqués, afin que les membres qui ont besoin d’une assistance immédiate en milieu de travail puissent être aidés et que les documents importants puissent être rédigés rapidement.
Mes chers collègues, je vous implore de faire entendre votre voix. La situation actuelle a érodé l’état des relations de travail d’une manière jamais vue, ce qui nous amène à remettre en question l’engagement du gouvernement libéral-néo-démocrate à travailler avec les syndicats. Soyez assurés que nous ne tolérerons pas que le Conseil du Trésor, la ministre Anand et le premier ministre Trudeau manifestent un tel manque de respect à l’égard des précieux fonctionnaires.
Sincères salutations,
Dany Richard MBA, CPA, ICD.D
Président de l’ACFO-ACAF